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Affaire Rokia Traoré : la justice italienne rejette un recours de la chanteuse contre sa remise à la Belgique

La chanteuse malienne Rokia Traoré, dans une affaire de non-représentation d’enfant, a vu son recours contre sa remise aux autorités belges rejeté par la Cour de cassation italienne. Elle sera transférée « dans les prochains jours », a annoncé, mercredi 20 novembre, son avocate à l’Agence France-Presse (AFP).
« Rokia a été condamnée à deux ans de prison lors d’un procès qui s’est déroulé à Bruxelles sans qu’elle en ait été informée, en son absence et sans qu’elle ait pu être défendue par un avocat, en violation des droits de la défense et du principe du procès équitable », a estimé son avocate italienne, Maddalena Claudia Del Re, dans un message transmis à l’AFP. « Aujourd’hui, la bataille pour les droits de Rokia se déplace à Bruxelles », a-t-elle conclu.
La chanteuse et guitariste, qui avait été condamnée par défaut en 2023 à deux ans de prison dans cette affaire, avait été arrêtée en juin à l’aéroport Fiumicino de Rome, où elle venait d’atterrir pour donner un concert dans le pays.
Le parquet de Bruxelles avait alors précisé que « l’arrestation de Mme Traoré en Italie fai[sai]t suite à une décision du tribunal correctionnel de Bruxelles du 18 octobre 2023 ayant condamné l’intéressée, par défaut, à une peine de deux ans d’emprisonnement du chef de non-représentation d’enfant » à la personne en ayant la garde.
Rokia Traoré avait déjà été arrêtée en mars 2020 à Paris en vertu d’un mandat d’arrêt européen, car un tribunal belge lui avait ordonné de rendre sa fille mineure au père belge de l’enfant, le dramaturge Jan Goossens. En dépit d’une interdiction de quitter la France, elle s’était envolée avec sa fille pour le Mali.
« La Justice belge me terrorise de plus en plus », confiait la chanteuse au média belge Axelle en avril 2021. Elle affirmait alors que le père n’avait jamais été empêché de voir leur fille ou de passer des vacances avec elle, mais que l’enfant vivait et était scolarisée au Mali, où l’artiste habite. Selon elle, il n’y avait pas de jugement précisant un droit de visite. « Je suis juste une mère qui protège ses enfants », soulignait-elle. Ce à quoi l’avocat de Jan Goossens, rétorque que « les droits de Rokia Traore ont toujours été respectés par la justice belge », que « depuis des années, elle a choisi d’ignorer ». Il insiste également sur le fait que son client « a toujours demandé à ne passer que les vacances en Belgique avec sa fille et n’a jamais obtenu la garde exclusive » et que le tribunal belge n’a jamais ordonné que la fille soit « remise au père ».
Le Monde avec AFP
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